En souvenir de Louis Cagniard :
Souvenirs lointains… le DEA fut suivi en 1967-1968... 1968, puisque
la date apparaît : la plupart des étudiants auraient bien fait la grève
des examens, ou au moins reporté ceux-ci à plus tard : veto formel de
Cagniard qui, si je me souviens bien, nous a fait passer l'examen pendant
ce beau mois de mai ! ! ! J'avais, à l'occasion du rendez-vous pris
avec Cagniard pour cet éventuel report d'examen, et ce, je crois, avec
Bernard Pommade, pu découvrir des aspects encore nouveaux pour nous
de sa gigantesque culture. On était en mai 68, donc on causait de Marx
et autres gus, et ça s'est terminé par notre déconfiture : Cagniard
possédait toute la dialectique et la connaissance approfondie des œuvres
de Marx et autres, en tout cas beaucoup plus approfondie que la nôtre
!
Côté cours :
Un aspect horripilant : quand Cagniard nous exposait ses cours, ceux
ci étaient d'une limpidité extraordinaire (y compris les démonstrations).
L'aspect horripilant intervenait quand on voulait rebosser les cours
chez soi : tout avait été si clair pendant le cours et brutalement on
se retrouvait à nager dans l'incompréhension devant les notes prises.
Côté formation :
Je crois me souvenir que Cagniard à cette époque souhaitait réserver
les cours du DEA à des étudiants de grande école ou au moins avec une
bonne culture mathématique ou physique (donc pas naturaliste). Malgré
tout, 3 naturalistes de formation (Jean Letouzey, Alain Mascle et moi-même)
ont été acceptés (je crois même qu'Alain était sorti major de sa promo),
puis recrutés à l'IFP après un passage par l'ENSPM pour Jean et moi.
Nous avions (Jean et moi) dû faire une impression suffisamment
bonne pour qu'Alain soit recruté immédiatement à la sortie de son DEA.
Par la suite, je crois que notre carrière à tous les trois a quand même
bien évolué. Pour le choix du DEA, je dois remercier Pierre Bellair
qui est le prof. qui me l'avait conseillé.
Et puis, d'autres souvenirs :
L'ambiance excellente qui régnait au labo et les contacts de forte amitié
avec Colette Queille, Pierre Morat (les révisions dans sa maison en
pleine période de foire aux vins à Chateaumeillant !), Pierre Mechler
(la fête chez lui après les résultats du DEA, avec un tonneau de vin
!), Bureau, Hélène. Je pense qu'une telle ambiance devait beaucoup à
la personnalité de Cagniard.
J'allais oublier Garchy (le stage tout d'abord, puis pour moi le stage
de DEA). Là aussi l'ambiance était très bonne (le Pouilly fumé, les
Sancerre, la boucherie de Saint Andelain, les soirées d'escrime).
Christian Ravenne